Arrivée sur Arda (Assez de persos merci!! XD)

Arusha se doutait bien que son interlocutrice devait cacher des origines plus prestigieuses qu'il n'y paraissait. Néanmoins, jamais il ne se serait attendu à cette révélation: la nommée Aube n'était autre que la propre fille de Legolas, l'héritière du défunt Royaume Sylvestre ! L'ambassadeur avait bien eut connaissance d'une petite-fille de Thranduil, mais sa trace avait été perdue après le ravage de la Foret Noire. Il avait entendu dire qu'elle avait été étranglée par les soudards de Morgoth, ou encore qu'elle s'était discrètement exilée sur les Terres Immortelles. En tout cas, jamais il ne se serait attendu à la retrouver en la personne de la voyageuse Aube. Il s'efforça de cacher sa surprise, et répondit d'un ton quelque peu gené:

-Hé bien... Me voici fort heureux de vous accueillir en ces lieux, Amaurëa Yenlaiqalassëiël. Je puis vous assurer que jamais votre véritable identité ne sera divulguée: mais sachez qu'en certaines contrées, et il en est ainsi aux Havres, nombre de vos congénères sont persuadées que vous avez succombé lors du sac de la Foret Noire. Il faut admettre que, malgré la sécurisation avancée des Monts Brumeux, les courriers ont souvent du mal à passer: on ne peut pas etre etonné que de telles rumeurs circulent...

Arusha se sentit soudain mal à l'aise, il avait l'impression de ne pas avoir répondu comme il aurait du le faire face à cette nouvelle. C'est pourquoi il crut bon de rajouter, plus discrètement cette fois:

-Il me faut vous avouer que je suis touché que vous me fassiez confiance au point de me révéler votre véritable identité. Votre aide pourrait etre fort précieuse pour les Peuples Libres dans le malheur où ils se trouvent: je suis certain que vous avez tout autant de valeur que votre père, Legolas Greenleafe. Mais si l'on exepte la guérilla qui continue contre l'Ennemi en Gondor, les combats semblent s'etre attenués ces temps-ci. Le Surintendant aurait évoqué en présence de la reine une possible contre-attaque d'Arnor et de Fondcombe dirigée contre les Monts d'Angmar, mais rien n'est moin sur.
En y repensant, il serait peut-etre possible de se renseigner sur ce sujet auprès du seigneur Aelfwine: ce diable d'homme est parfois plus au courant de ce qui se trame dans les hautes sphères que nous autres militaires et diplomates. On suppose que ses relations avec les seigneurs elfes doivent l'y aider

Tout en marchant calmement avec Amaurea vers la sortie des Jardins, Arusha se demanda si il aurait pu évoquer devant elle son secret à lui, un secret si incroyable qu'il s'était bien gardé d'en parler à quiconque. Si incroyable que parfois, il n'y croyait pas lui-meme... Son esprit avait-il vraiment séjourné à Valinor après ce coup que lui avait porté le Sénéchal Noir, ou était-ce juste une illusion entretenue par son sommeil agité ? Pourtant de toutes les personnes qu'il avait pu rencontrer depuis son mystérieux éveil, la jeune dame elfe lui paraissait la plus digne de confiance...

Pour l'heure, les deux compagnons tournaient le dos au splendide joyau qu'étaient les Jardins du palais d'Eté pour s'avancer dans les rues désertes et tranquilles des Havres. C'était la fin de journée, mais le Soleil de l'Ouest, si resplendissant dans cette partie du monde, continuait d'illuminer la cité elfique, dont les murs en marbre blanc et ocre reflétaient les rayons. Finalement, Arusha et son invitée parvinrent au-devant d'une fontaine représentant des dauphins, qui continuait de débiter un mince filet d'eau. La fontaine était cernée d'édifices en marbre prrécieux, rehaussés de parures en or et de tuiles en azur: il s'agissait bien là des fameux Hotels Elfiques évoqués par Arusha.

Spoiler:

L'un d'entre eux dominait les autres par sa stature et sa taille: Arusha s'empressa de fournir quelques explications:

-Nous nous trouvons devant l'ancien hotel particulier de Cirdan le Charpentier, qui fut l'un des premiers batiments de la cité à etre édifié. Le guide des Falathrims y reçut de nombreuses réceptions, avec les personnages les plus illustres des Terres du Milieu, avant de quitter la ville il y a plus d'un siècle de cela en meme temps que les Porteurs des Anneaux. L'hotel fut un temps occupé par Galdor, son successeur à la tete du Lindon, avant que ce dernier n'embarque à nouveau pour les Terres Immortelles il y a quelque mois. Depuis l'hotel est abandonné, mais de nombreuses légendes circulent encore sur ce lieu qui vit défiler tant de siècles. Ainsi, on murmure que la Pierre de Vision d'Elostirion y aurait été caché par Cirdan le Charpentier, qui s'en servait pour contempler l'océan vers lequel il allait s'exiler.

Arusha observé sans un mot son interlocutrice se métamorphoser. Au fur et à mesure de ses paroles, elle devenait plus sure dans son ton, arborait un air plus noble et gracieux, et ses yeux refletaient la grandeur d'ame propre aux elfes. L'ambassadeur comprit à cet instand là que la jeune elfe qu'il avait en face de lui ne pouvait etre que l'héritière de Mirkwood, tant elle s'imposait par sa prestance et sa force naturelle. S'il lui était resté le moindre doute sur l'identité d'Aumaurea, il aurait été balayé comme une feuille au vent.

Amaurea affirmait dans sa tirade son désir de recouvrir la terre de ses ancetres, quel qu'en soit le prix à payer. La discussion se détourna de l'architecture des Havres, pour se concentrer sur la Politique et la Guerre. Arusha avait pris au sérieux la demande de conseil de sa discrète interlocutrice. Et il aborda d'un ton sombre donc le difficile sujet de la Foret Noire.

-Vous devez bien saisir, princesse, que notre situation en Rhovanion ne s'est guère améliorée ces derniers mois. Après la chute de la Foret Noire, une immense armée ennemie a mit le siège devant les Monts du fer. Les nains et leurs alliés ont résisté plusieurs semaines, mais on craint qu'ils ne cèdent bientot.

Arusha s'exprimait désormais avec le ton direct et détaché d'un militaire examinant une situation difficile. C'était le Rodeur et ancien chef des Services Secrets d'Elessar qui parlait en lui, non plus le paisible ambassadeur aux Havres.

-Seule la Lothlorien semble encore en mesure de résister encore à l'envahisseur. Le roi Celeborn s'appuie sur l'entrainement et l'habileté de ses Galadhrims pour maitriser le milieu forestier et tendre des embuscades aux troupes ennemies. De plus, divers groupes de partisans se sont formés à travers le Rhovanion. Il s'agit en majorité d'Humains de Dale et d'Esgaroth ayant refusé de se réfugier à l'Ouest, épaulés par des nains d'Erebor... et quelques elfes de Mirkwood.

Arusha venait de lacher la pièce maitresse de son discours: il y avait encore des elfes sylvains qui poursuivaient la lutte.

-L'action des partisans est salutaire: en s'en prenan aux convois de ravitaillements de l'Ennemi et aux postes avancés isolés, ils l'empechent d'occuper entièrement le Rhovanion et de s'avancer plus à l'Ouest. mais leur situation reste précaire: ils manquent de renforts et de vivres. Car les gobelins restés en moria s'agitent, et s'en sont pris aux colons de Dùrin VII. Tant que la Moria ne sera pas définitivement sécurisée, il nous sera impossible de tenter quoi que ce soit à l'Est...

Arusha ne pouvait que constater une fois encore la détermination qui animait le regard d'Aube. La jeune elfe brulait d'envie de se battre, pour reconquérir le royaume de ses ancetres, mais également pour s'affirmer dans ce monde brutal, pour ne plus etre considéré comme un symbole fragile dépendant de la protection d'autrui. Il ne pouvait la retenir plus longtemps par la visite de la cité des Havres et de ses beautés: Aube souhaitait réellement se battre.

Face à cette constatation évidente, Arusha répondit avec sincérité:

-On doit souvent vous avoir affirmé, ma Dame, que la guerre était un art dans lequel il était possible, pou un elfe comme un homme ou un nain, de déchainer ses ardeurs. On a surement du vous faire l'éloge des grands guerriers de votre peuple qui terrassèrent des ennemis et vinrent à bout de forteresse imprenables. On a dut à coup sur vous faire rever de l'exaltation du combat et de la victoire. je sais cela car j'ai moi-meme connu cet enseignement.
Mais détrompez-vous, princesse: la guerre, c'est avant tout l'Enfer. La Guerre, c'est les centaines de vies fauchées dans la fleur de l'age. La guerre, c'est toute la fourberie et la ruse nécessaire pour tromper et venir à bout de son ennemi. La guerre, c'est toutes les victimes innocentes, les vilages dévastés, les enfants éventrés et les femmes violentées de la pire manière. On peut vous assurer que la guerre est nécessaire face au mal absolu qu'incarne le Noir Ennemi; et tel est bien le cas. Mais combien de conflits ont eu lieu pour des prétextes futiles ? Pour la dispute d'un trone, d'un territoire ? Y a-t-il la moindre gloire à ces guerres-là ?

Les paroles d'Arusha étaient dures, mais l'ambassadeur savait qu'il ne pouvait que raconter à Aube la vérité telle qu'elle est. Il ne pouvait imaginer cette jeune elfe pleine de courage se jeter au combat sans rien imaginer des horreurs qui l'attendaient. Il cessa de porter son regard sur l'océan lointain, et fixa Aube droit dans les yeux.

-Je comprend votre désir de vous battre, princesse. Et je me doute fort bien que vous avez déjà bien été formée à l'art de l'épée, que vous sauriez vous défendre face à nimporte-quel serviteur de l'ennemi. Mais il vous faudrait etre encadrer par des vétérans qui puissent vous initier non seulement au vrai visage de la guerre, mais aussi aux stratégies nouvelles.

Car vous devez savoir que la guerre d'aujourd'hui ne se fait plus comme autrefois. Les batailles rangées entre deux armées distinctes se font rare, la dernière en date étant le Siège de Fornost. Désormais, nous assistons plutot à une série de guerres-éclairs, d'escarmouches, d'embuscade, que ce soit en Gondor ou en Foret Noire. Meme si les derniers peuples libres, à savoir les Dùnedains du Nord et les Rohirrims, les Elfes d'Imladris et de Lorien, les nains de Khazad-Dum et des Montagnes Bleues unissaient leurs forces dans une fulgurante offensive, nous serions écrasés par le nombre et la logistique de l'Ennemi. Pour l'heure, nous préférons soutenir des actions de guérilla dans les territoires occupés, menés par les peuples prisonniers qui gémissent sous le joug du seigneur Noir. Il nou est vital de désorganiser les lignes arrières de notre ténébreux adversaire, et surtout de semer le doute et la peur dans l'esprit de ses valets, avant de vouloir tenter quoi que ce soit.

Arusha était perplexe. Il sentait une forme de trouble derrière le visage de marbre qu'affichait Aube. La jeune elfe souhaitait de toute son ame lutter contre le mal et venger son peuple, mais elle n'était pas sure d'etre prete, elle doutait d'elle-meme. De fait, elle avait besoin d'entrainement avant d'etre plongée dans la tourmente de la guerre.

Ce qu'il lui fallait, c'était une prendre part à une petite escarmouche sans grand danger, qui lui permette toutefois de s'exercer au combat et de se révéler à elle-meme. Amaurea avait précisé qu'elle était très bonne au tir à l'arc...
L'Ambassadeur tenait son idée. Tiré de sa réflexion, il leva la tete et prit la parole d'un air serein.

-Ma Dame, je crois avoir trouvé le moyen de faire vos preuves en meme temps que de vous entrainer.
Une fois mes obligations aux Havres remplies, je devais me rendre à Imladris auprès des seigneurs Elladan et Elrohir, vos cousins. Vous n'ignorez pas que ce havre de paix niché dans la montagne est devenu depuis peu le refuge de tous les peuples chassés de leur patrie par la barbarie de l'Ennemi: on y trouve aussi bien des nains d'Erebor que des Dùnedains du Sud, des Hobbits ou encore des Elfes. Hors parmi ces dernier, je me rapelle que l'on trouve une petite troupe d'une trentaine de réfugiés de la Foret Noire, aussi bien des hommes que des femmes. Ce sont des combattants expérimentés et courageux, qui sont de toutes les opérations d'infiltration et d'embuscade entreprises sous l'égide des Seigneurs d'Imladris en terres d'Angmar, devenues désormais un bastion des ténèbres.
Je pense qu'il serait intéressant pour vous de rejoindre cette petite troupe et de participer à leurs opérations en tant qu'archère. Vous auriez le choix de vous présenter sous votre véritable identité ou de la garder secrète. Quand j'y pense, la guerrière à la tete de la compagnie se nomme Eudoxia, et il s'agirait d'une ancienne dame d'honneur de la Maison Royale de Mirkwood. Ce nom vous dit-il quelque-chose ?

Amaurëa fut au contraire très heureuse d'entendre comme un écho à ses propres pensée, les paroles de l'ambassadeur. Son honnêteté la touchait beaucoup, et son regard s'emplit de gratitude. Elle hocha la tête à ses paroles, entièrement d'accord avec elle. Sa décision était prise, quoi qu'il adviennent, au moment où elle rejoindrait les siens, elle accepterait pleinement son devoir, son destin et leur rêves. Elle était princesse, que dire, Reine puisqu'il n'y avait personne d'autre de sa ligné. Il était de son devoir d'être l'espoir, l'étoile de son peuple. Son regard brilla alors d'une douce et forte lueur. Reine on avait besoin d'elle, Reine elle serait !

Tout comme Arusha, le regard d'aube effleura le ciel et se perdit dans la beauté du couchant qui s'offrait à elle. La poésie du moment, les paroles de l'humain et l'écho du destin semblait se mêler en elle. Elle se promis alors d'écrire un chant à la hauteur de ce que ce moment représentait pour elle. Elle avait désormais le sentiment que son destin venait de prendre sa juste place dans l'univers.

Puis la conversation repris et le moment, comme tout ce qui est beau et pure, se perdit. Elle n'en fut pas triste, seulement reconnaissante d'avoir pu le vivre durant une poignée de seconde.

"J'y suis allé quelque fois, lorsque j'étais encore très très jeune et que mon père entretenait de belle amitié avec les autres pays. En ce temps, j'ai voyagé plusieurs fois jusqu'au palais d'Elessar, et même jusqu'au royaume nain ou vivait Oncle Gimli, le meilleur ami de mon père. Cependant, lorsque le Roi c'est éteint, nos voyage on cessé, mon père et oncle Gimli on fait le Grand Voyage, et la guerre a éclaté. Cela doit faire 30 ou 40 ans que je n'ai quitté les terres elfique. Après que Mirkwood fut tombé, je fut protégé en Lorièn, mais ce devint un prison doré."

C'était la première fois qu'elle confiait à qui que ce soit les sentiments que lui inspirait la Lorien lorsqu'elle l'avait quitté. Qu'il la juge s'il le fallait, mais elle ne regrettait pas son choix. Elle avait désormais la certitude d'avoir écouter son destin et d'être où il le fallait.

Arusha constatait que son interlocutrice reprenait bien confiance en elle. Elle acceptait sa destinée de reine de Mirkwood, et se préparait à faire face à tous les dangers qu'il lui faudrait rencontrer. Aube était devenue définitivement Amaurea. L'ambassadeur se sentit joyeux à cette pensée, et il ne put empecher son visage de s'éclairer d'un bref sourire, lui qui était d'ordinaire discret au possible. Il était très rare en ces temps noirs de fin du monde de voir s'éveiller une lueur d'espoir: Amaurea en était une.

-Ma mission de diplomate m'a déjà conduis à séjourner en Lothlorien, quelques années avant que le Mal ne se déverse sur le monde. Je me souviens d'un endroit merveilleux, d'arbres à la cime haute et aux couleurs éclatantes, de rivières scintillante et de visages enjoués. Mais je comprend votre sentiment: meme le plus beau des pays peut devenir une prison lorsque l'on n'y séjourne que contraint et forcé, sans espoir de s'en échapper. On dit que de nombreux humains de Rhovanion seraient venus en nombre preter secours aux Galadhrims lorsque ces derniers se virent encerclés par els ennemis venus d'Erebor: est-ce vrai ?

Cette question avait une grande importance stratégique: si les humains de Rhovanion survivant étaient assez nombreux et organisés au point de pouvoir venir en aide aux elfes de Lorien, il serait possible d'envisager une contre-attaque d'envergure à l'Est...

En voyant le soleil qui començait à disparaitre à l'horizon, Arusha se souvient de l'invitation que lui avait fait transmettre le Seigneur Aelfwine. L'heure avançait, et l'ont ne pouvait pas faire attendre au souper un tel personnage !

-Mais j'y pense ma Dame, l'heure avance et nous risquons d'etre en retard au souper du seigneur Aelfwine si nous ne nous mettons pas en route maintenant. Dame Ashrindir n'est pas ressortie de sa méditation; je pense qu'elle pourra retrouver le chemin. Acceptez-vous de me suivre ? Vous verez, Aelfwine est un personnage fort intrigant.

Tout en parlant, l'ambassadeur indiquait à son interlocutrice et amie une rue à leur droite cernée de batiment en marbre ornés d'or et de matériaux précieux, sculptés de manière raffinnée: il s'agissait surement d'un quartier éservé aux grandes fortunes.

Arusha fut touché par les marques de sympathies que lui témoignait la jeune elfe. Il ne put s'empecher de répondre avec courtoisie:

-Ma Dame, c'est pour moi un grand honneur et une joie certaine d'avoir fait votre connaissance. J'espère que je pourrais vous guider au mieux dans votre quete prochaine.

Puis il entendit Amaurea demander à se changer pour pouvoir assister à la réception chez Aelfwine. Arusha comprit lui-meme qu'il lui fallait porter autre chose que cette tenue de militaire pour une invitation si distinguée. Et c'est alors qu'une idée lui vint à l'esprit:

-Si vous le voulez bien, je pourrais vous accueillir dans mon hotel particulier le temps que nous puissions nous préparer. Ma soeur cadette séjourne actuellement à Annuminas, et elle a laissé ici une partie de sa garde-robe ainsi que ses affaires de toilettes. Vous pourriez y faire votre choix.

L'ambassadeur regarda encore une fois le soleil couchant, cette fois non pour le contempler, mais pour voir où il en était par rapport à l'horizon. Traditionellement chez les Elfes, les réceptions commençaient à l'instand où la lumière disparaissaient définitivement.

-Je peux voir qu'il nous reste plus d'une heure pour etre pret. Acceptez-vous ma proposition ? Ma demeure n'est qu'à dix minutes de marche...

Arusha fut touché par le sourire ravissant qui illumina le visage d'Amaurea. A coup sur, la jeune femme était heureuse de ce qui lui arrivait en ce moment: elle quittait ses habits de rodeuse en exil pour devenir enfin l'héritière de Mirkwood. L'ambassadeur était eu fond de lui-meme très satisfait; il avait l'impression qu'en ce jour, les Peuples Libres avaient gagnés une meneuse charismatique et déterminée.

-Hé bien parfait, veuillez me suivre.

Arusha conduisit l'héritière de Mirkwood à travers une rue cerné d'hotel luxueux, comme on pouvait en voir dans presque tous les quartiers. Ils finirent parvenir au-devant d'une grille qui s'ouvrait sur un jardin ombragé. Un soldat dùnedain de faction se mit prestement au garde-à-vous devant l'ambassadeur, et ouvrit le large portail. Arusha et sa protégée se retrouvèrent ainsi devant une charmante villa.

Spoiler:

Après avoir traversé rapidement la cour, Arusha ouvrit lui-meme la porte principale, et les mais débouchèrent sur une salle d'entrée aux murs recouverts de tapisserie aux couleurs vives représentant l'histoire du Gondor. Devant eux se dressaient un escalier recouvert d'un tapis rouge et un couloir orné d'un buste d'Elessar, qui devait sans doute mener au salon. En sortit une jeune femme brune d'une trentaine d'années, portant une robe blanche et noire, à l'allure très posée et au regard amical, qui s'inclina devant l'ambassadeur. Il devait sans doute s'agir de l'intendante de maison. Arusha s'adressa à elle:

-Halysia, voici mon invitée et amie... Amaurea de Mirkwood. Elle souhaiterait pouvoir se préparer à une réception dans la chambre de ma soeur. Veuillez la guider à l'étage et lui fournir tout ce dont elle a besoin.

Arusha fut un instand traversé par le doute: avait-il bien fait de prononcer le nom réel de la jeune elfe devant son intendante ? Certes il avait toute confiance en cette dernière, mais il était possible qu'Amaurea ne veuille pas encore que son propre nom soit diffusé à tout bout de champ. Si c'était le cas, Arusha venait de trahir sa confiance.

En tout cas la nommée Halysia ne sembla pas s'attarder sur le nom d'Amaurea. Elle se redressa et, saluant chaleureusement la jeune elfe, elle lui indiqua les escaliers en ajoutant:

-Veuillez me suivre Madame.

De son coté Arusha devait aller se préparer. Il dit une dernière fois à Amaurea:

-Il me faut rejoindre ma propre chambre qui est au rez-de-chaussée. Nous pourrons nous retrouver dans le salon d'ici une trentaine de minutes, Halysia pourra vous y conduire. Par ailleurs, vous pouvez déjà vous servir en thé dans la chambre: celui-là est fabriqué par els agriculteurs d'Eriador et je n'en connais pas de meilleur !

Sur ce le Dùnedain dut s'éclipser, laissant Amaurea seule avec l'intendante. Cette dernière conduisit donc l'invitée à l'étage, où elle put admirer sur les murs de nombreux tableaux ainsi que des objets de collection, tels des vases de Rhovanion ou encore un casque plaqué de mithril. De toute évidence, Arusha était amateur d'objets précieux.

Halysia, qui semblait connaitre les lieux comme sa poche, s'arreta devant la deuxième des portes de l'étage. Elle ouvrit la porte et fit signe amicalement à la jeune elfe.

-Voilà la chambre. Vous pourrez y trouver un miroir, des outils de toilettes tels qu'une brosse et des parfums, un bassin si vous souhaitez vous laver, une garde-robe complète ou encore un lit si vous désirez vous reposer. Vous pouvez me prévenir si vous avez besoin de quoi que ce soit, je reste sur le pas de la porte.

Lorsque Amaurea passa le pas de la porte, Halysia ne put s'empecher d'etre éblouie par la ebauté de la jeune elfe. Ses nouvelles parures de meme que sa coiffure révélaient sa beauté d'elfe, ternie par le voyage difficile qu'elle avait enduré. Surtout, son regard profond et déterminé, son maintien droit, indiquaient sa noblesse d'esprit. En la voyant, on devinait tout de suite qu'il s'agissait d'une grande princesse de lignée royale. La pauvre intendante, qui ne s'était jamais retrouvée face un tel personnage, était sur le point de se prosterner quand Amaurea l'arreta:

"Je ne suis rien encore, mon royaume n'est plus et les miens sont bien loin. Ne voyer ne moi que la rôdeur Aube je vous prie."

L'humaine se redressa, surprise par modestie d'Amaurea. Et elle se souvint des paroles que cette dernière lui avait adressée avant d'aller se préparer: "Vous etes une perle". La grandeur d'ame qui se devinait à la vue de l'héritière se vérifiait aussi dans ses paroles. L'intendante commença à rougir en se souvenant d'un tel compliment venant d'une princesse elfe, mais elle se maitrisa et répondit:

-Soit Madame. Je n'oublierai pas.

Elle adressa un regard chaleureux à l'invitée et ajouta, tout en se retournant vers les escaliers:

-Mon maitre doit etre pret, il s'impatiente surement de vous voir.


***


Assis dans la salle de réception, sur un fauteuil en chene rehaussé de velours, Arusha attendait la venue d'Amaurea. S'étant débarassé de ses attributs militaires, dont il n'avait gardé qu'une épée d'apparat, il s'était vetu d'une tunique bleu ciel arborant fièrement l'Arbre Blanc, un pantalon noir de toile ainsi que des bottes rehaussées de cuir. Pas de parures or ou argent, en dehors de son pendentif d'ambassadeur: il n'était pas du genre d'Arusha, qui avait partagé la dure vie des rodeurs, de faire étalage de luxe.

L'Ambassadeur était plongé dans la lecture d'un manuscrit elfe fort ancien, qui s'intitulait La Chute de Gondolin. Les illusustrations de couleurs le captivaient, de meme que la teneur du récit. Il se désolait de voir les nouvelles générations d'Humains se détourner en grande partie du savoir du passé, laissant inexorablement tomber les légendes dans l'oubli. Il s'était bien essayé à enseigner aux enfants de sa soeur, dont il avait été chargé de l'éducation, les Contes et Légendes des Jours Anciens. En vain. L'ainé ne s'intéressait qu'aux prouesses chevaleresque qu'il pourrait accomplir une fois adulte, et la cadette à la dernière coiffure à la mode à la cour d'Annùminas.

Arusha fut tiré de ses pensées par l'arrivée d'Amaurea. Il sourit. Heureusement qu'il restait les elfes pour témoigner du passé et entretenir le savoir et la culture. Lorsque la reine de Mirkwood parut sur le seuil, Arusha fut à son tour frappé par la magnificence de l'elfe. Pourtant, elle n'avait pas cherché à se parer de manière brillante. Mais cette nouvelle apparence faisait bel et bien ressortir toute la beauté de son visage et la noblesse de son etre. Il posa le manuscrit sur une table et se leva pour aller à sa rencontre en souriant.

-Eh bien, vous voici resplendissante, ma chère. Je ne doute pas que vous ferez sensation à la réception du seigneur Aelfwine.

Il désigna un autre fauteuil devant une petite table en marbre, où étaient disposés une cafetière aux motifs végétaux et deux verres.

-Mais je vous en prie, prenez place ici; il nous reste encore assez de temps. Voudriez-vous me faire l'honneur de gouter à ce thé glacé d'Eriador ?

Amaurëa rougit légèrement du compliment de son hôte, il y avait si longtemps qu'elle ne s'était senti belle ET vivante à la fois. C'était la première fois depuis la fin de son royaumes qu'elle se sentait heureuse de recevoir un compliment sur sa beauté.

Auparavent, elle avait eu l'impression de trahir les siens, elle se sentait coupable d'être vivante alors que tous les autres était mort. Désormais, elle avait retrouvé le gout de vivre, l'espoir et son honneur tout à la fois. Et elle devait tous cela à l'humain qui se trouvait devant elle.

La jeune elfe espérait que son regard pouvait exprimé toute la gratitude et les sentiments qui l'animait, car elle aurait bien été incapable de les exprimé à voix haute sans rendre banale sa reconnaissance et l'espoir qu'elle avait retrouver.

"C'est avec grande joie que j'accepte de goûter ce thé avec vous. Mais je vais vous faire une confidence, je suis sûr que même le meilleur thé du monde ne saurait rivalisé avec la compagnie et hôte qui le boira avec moi."

Elle lui fit alors un sourire sincère et un peu malicieux. Elle se sentait bien, vivante et prête à affronté le monde. Et pourtant, il ne lui avait suffit que d'un brin de toilette et un regard dans le miroir pour achever de la transformer. Elle le sentait à l'intérieur d'elle. Tous cela elle le devait au rôdeur... non à son ami qui l'invitait si galamment à prendre le thé.

Elle s'assit et accepta avec grâce la tasse que lui tendait Arusha.

Au large des côtes argentés des havres gris, le terrifiant navire de transport aérien, le Draquatique-Porte-dragon Poisson Rouge, jeta l'ancre assez loin de la cité pour ne pas se faire repérer.Sharlock, debout sur plusieurs caisses en bois le mettant en hauteur et désignant bien a tous qui c'était le grand boss ici, était au commande des troupes et revoyait la stratégie d'assaut avec ses soldats.

-S'quand qu'on tape ?

Bientôt ... Bon donc je répète, on vole, on saute, on atterrit et ... Reprit le gobelins en faisant de grand geste et en montrant des schémas assez peu représentatif de l'art et du stratagème employé

-ET ON TAAAAAAAAPE !! Beugla l'orque avec l'encouragement de ses confrères commençant a se battre dessus tel des ... orques.

Et en une poignée de secondes, tout le navire fut sans dessus dessous, les dragons admirant le divertissement qui s'offraient a eux.Et au grand désespoir de Sharnlok constatant l'efficacité des armée d'élites d'Angband qui lui avait été confié, il se demandait si ce n'était pas encore une blague.Perdit dans ses pensées et oubliant le chahut derrière lui, il inspecta son bâtiment, et il pouvait dire que sa avait de la gueule ! En comparaison des peaux qu'ils se payaient, de leur splendide cimeterre rouillé et des espèces de catapulte en bois moisi s'effondrant de peu sous la masse des projectiles.Le bateau possédait une figure de proue en forme de poisson rouge, des joyaux rougeoyant se logeait dans ses orbites, et une corne de métal sortait du front de l'animal.Le navire était assez large pour placer plusieurs dragons et les faire décoller sans encombres et, pour faire avancer l'immense carcasse, de gigantesque mat, les voiles était marqué de l'insigne des ténébres.
Finalement, un des dragons lassé du combat des orque, lâcha un féroce rugissement calmant tout le monde, faisant sursauter Sharnlock au passage.Il se retourna face a la foule, il ressentit comme eux l'envie de bataille, ses petites mains tremblantes s'approchait lentement du fourreau.

-Bon ! C'est parti ! En avaaaaant ! Beugla-t-il en brandissant sa lame en direction du port.Accompagné de toute la populace montant sur les huit dragons de transport.Les créatures levèrent leurs ailes, et prirent leur envol sans avoir l'air d'être encombrer de la masse verte gigotant sur leur dos.

Aux havres, les ombres des monstres ailés recouvrait une partie de la ville, les orques tombant du ciel, s'écrasant ou planant en gueulant WAAAGH ! tel es ahuris, une parti se noya dans l'eau d'autre réussirent a atterrir et commencèrent a détruire, piller et bruler.Le commandant gobelin, quant a lui, coinça son parachute dans le toit d'un bâtiment et avait fait tomber son épée lors de l'envol, criait au orques de le détachait, ces derniers se demandant d'ou-venait-la-voix-aigu-et-trop-bizarre et passèrent leur chemin et se dirigeait avec une grande facilité a travers le coeur de la ville, tuant les civils tandis que d'autre guerriers sont parachuté aux autres points clef de la cité.

Le sourire radieux et sincère qui illuminait le visage d'Amaurea fit plaisir à Arusha et le troubla en meme temps. Il avait toujours du mal à croire qu'il avait réussi, en l'espace d'une rencontre, à transformer cette rodeuse se cachant aux yeux de tous en cette éclatante jeune reine, prete à reprendre le flambeau de ses ancetres. Encore une fois, il se dit qu'Amaurea incarnait ebaucoup plus qu'une simple souveraine: il s'agissait d'un véritable symbole vivant, le symbole de l'espoir, de la foi renouvelé en l'avenir.

La jeune elfe s'assit juste en face d'Arusha et le complimenta en soulignant la valeur de sa "compagnie". L'ambassadeur , tout en soulevant sa tasse de thé, plongea son regard dans les yeux de son amie et ajouta, sur un ton chaleureux:

-A la plus noble et gente souveraine de notre Terre du Milieu. Puisse l'avenir s'éclaircir sous votre pas.

Mais alors qu'il s'appretait à boir ce fameux thé hors de prix, un sinistre craquement se fit entendre sur le toit de la maison. Un autre suivit bientot, suivi de bruits de pas lourds. L'intendante Halysia fronça les sourcils et dit à son maitre:

-Il doit encore s'agir de ces garnements qui ont cherché à passer la grille ce matin. Ne bougez pas monsieurs, je m'en vais les chasser de ce pas.

L'humaine se saisit d'un balais et franchit d'un pas déterminé le seuil de la porte. Tout en la laissant accomplir son devoir, Arusha ne put s'empecher d'etre inquiet. Des enfants n'auraient jamais fait un tel vacarme, encore moins si ils venaient en cambrioleurs.

C'est alors qu'un cri d'horreur, déchirant, se fit entendre dans le couloir. C'était la voix de la pauvre Halysia. Un gloussements gras, sauvage, sans nom, suivit, ainsi qu'un épouvantable fracas. Comme si quelqun sacageait l'entrée. Instinctivement, Arusha dégaina son épée d'apparat, et ordonna à Amaurea, de la voix sèche et grave d'un homme aux alarmes:

-Tenez-vous à l'écart, ma Dame !

La seconde meme, la porte du salon fut défoncée, et un orc à la peau vert crasseux surgit brusquement. Il ne s'agissait pas d'un orc ordinnaire: sa taille, au moins celle d'un elfe, et sa musculature était bien plus élevés qu'à l'ordinaire. De plus il était armé non seulement d'un long cimeterre, mais aussi de trois couteaux de lancer tenus en un baudrier. Ayant repéré ses deux victimes, il arbora un petit sourire cruel. Ses yeux jaunes pétillanes, il se jeta, arme levée, sur Arusha.

-Fuyez, vite !

Ce dernier para le coup de cimeterre, et riposta par une fente vers l'aine. Mais l'orc para facilement cette attaque et asséna un nouveau coup qui manqua de peu d'éclater le crane d'Arusha. Ce dernier dut alors reculer sous le choc, et heurta la table où était toujours posés la cafetière et les tasses. ILprit alors conscience que son adversaire était un redoutable guerrier. Il n'était pas comme les autres orcs, et savait se servir de son cerveau autant que de ses muscles. C'était un dur de dur, et un épéiste redoutable. Arusha lui-meme était une fine lame, mais face à ce titanil n'était pas sur de pouvoir l'emporter...

Tandis que le duel implacable se poursuivait, un autre orc, plus petit et malingre, pénétra dans la pièce. Celui-là n'avait pas de cimeterre, mais il était armé d'une sorte de petite arbalète portative, en plus de ses couteaux de lancer. Ayant repéré Amaurea, il darda ses yeux emplis de meurtre et de sauvagerie sur elle et s'avança, son couteau dégainé. Il semblait considérer la jeune elfe come une simple victime désarmée, qu'il se ferait une joie d'égorger. Avec une agileté surprenante, la vile créature se jeta sur Amaurea, prete à la poignarder.

Désormais, la salle de réception était devenu un véritable champs de bataille. Toujours plongé dans son combat contre le colosse, Arusha put jeter un coup d'oeil à travers la port sur le corridor d'entrée. Tout y était ravagé: les meubles étaient renversés, les vases brisés, les tapisseries lacérées. Un troisième soudard, un homme de Harad à la forte carrure et au teint basané, au regard sauvage, trainait par les cheveux Halysia, l'intendante d'Arusha. Le visage strié par un coup de sabre, la malheureuse hurlait et se débattait, mais le soudard la maitrisait en riant, grassement, et l'entrainait vers la sortie.




En quelques heures l'enfer et la mort s'étaient abbatus sur les Havres Gris. La garnison humaine était certes largement supérieure en nombre aux parachutistes, mais elle avait été totalement surpris par la violence de l'attaque. Les contingents dùnedains, dispersés à travers la ville, incapable de s'organiser, se voyaient contraint d'opposer une résistance farouche à cet adversaire venu de nulle part. Par ailleurs, ces adversaires là, la 1st Angband Airborne Company, n'était composée que de guerriers exeptionnels, surentrainés et sans pitié, spécialisés dans les missions commandos.

La plupart des civils elfes se tenaient terrés chez eux, tremblants de peur. Mais certains qui n'avaient pu se cacher s'étaient retrouvés pris au piège, et avaient été impitoyablement massacré. Toutefois, l'objectif des envahisseurs n'était pas de s'emparer des Mithlonds. Le but de l'opération était en fait de détruire quatre navires de guerre elfes, le Souverain, le Thranduil, l'Espoir et le Rayonnant, stationnant dans le port des Havres. En ce moment-meme, la résistance s'organisait du coté du port: s'attendant à une attaque prochaine des parachutistes, une centaine de soldats dùnedains et elfes s'étaient rassemblés autour des quatre navires. les archers, postés sur le pont des bateaux, avaient bandés leurs arcs, tandis que les guerriers formaient un compact mur de lances...

Amaurea semblait prise de cours, prise pour cible par un ennemi cruel, sans rien pour se défendre. Dumoins en apparences. Car sous les yeux stupéfaits de son adversaire, l'héritière de Mirkwood se saisit de la cafetière pleine de thé et, avec une agileté digne du peuple des elfes, la jeta à la figure de l'orc qui lui faisait face. Le visage brulé par le thé chaud, la créature hurla de douleur, et s'affaissa à terre. En attendant le cri, son camarade, le gros orc bretteur, se détourna un instand du combat pour poser des yeux surpris sur la frele femelle elfe qui venait de mettre à terre l'un des terribles Parachutistes d'Angband. Arusha profita de cet effet de surprise pour lancer une nouvelle attaque. Cette fois, son ennemi ne para pas à temps, et il parvint à lui écorcher le flanc. La brute retint un cri de douleur, pui darda ses yeux emplis de haine sur Arusha. De nouveau il le chargea avec une férocité inégalée, et faillit bien le transpercer de son cimeterre. Mais son attaque, aveugée par sa rage, n'était guère réfléchie, et Arusha put l'éviter sans peine. Il commençait à prendre l'avantage sur son adversaire: ce dernier avait pour lui la force et la haine, mais il restait au Dùnedain l'intelligence et la stratégie.

Au meme instand Amaurea, ayant dégainé une petite dague, la lança sur le haradrim qui maltraitait Halysia. Touché en pleine gorge, le mauvais homme s'immobilisa et s'affaissa sans un son. La malheureuse intendante, le visage encore strié de sang et de larmes, resta pétrifiée par ce revirement de situation. Ses yeux se portèrent sur Amaurea, sa sauveuse, qui venait de gaspiller sa seule arme pour la sauver de la violence de cet etre mauvais. La voilà maintenant acculée au mur, apparamment sans défense, par un guerrier orc ivre de colère, cimeterre à la main. Et Arusha, toujours plongé dans son combat sans merci, ne pouvait pas lui venir en aide. Bien que n'ayant jamais eut aucune experience de la guerre, l'humaine se devait de venir au secours de l'héritière de Mirkwood. sans doute ne serait-elle d'aucune utilité dans cet affrontement, mais elle ne pouvait laisser Amaurea seule.

Pressée par le temps et surmontant sa peur, Halysia fouilla les manches de son agresseur et parvint à en sortir une lame courte, suffisante pour poignarder un parachutiste orc. Mais alors qu'elle se retournait pour venir au secours d'Amaurea, l'orc lacha d'un ton mielleux, dans un elfique plus qu'approximatif:

-Toi etre à court de moyens...

Puis il leva bien haut son cimeterre et chargea la princesse dans un cri de rage, lame bien haute, pour l'atteindre au coeur...

L'orc se retint pour ne pas rire lorsque sa proie sortit des plis de sa robe l'arme la plus puissante qu'il fut: un éventail ! Décidément, elle devait bien etre désespérée pour en venir là. Sa certitude de terroriser la jeune elfe l'emplit d'orgueil, et il ne put s'empecher de lacher ce sarcasme méprisant:

"Toi crois cette petite babiole te protégé ?"

Tout à sa moquerie, il ne preta aucune attention à Amaurea qui s'approchait lentement de lui. Et soudain, l'héritière de Mirkwood, par une habile passe à l'éventail, s'emparait de l'arme de son adversaire. L'orc resta stupéfait face à celle qui venait de lui voler son arme: en une seconde, il était passé du statut de chasseur à celui de chassé. Il tenta de dégainer ses couteaux de lancer, mais il n'en eut pas le temps: la lame d'Amaurea: la lame volée par Amaurea s'abbatit et le perça de par en part. Le serviteur des ténèbres lacha un cri rauque, avant de s'effondrer face contre terre. Son sang noir se répandait par bouillons et souillait le parquet d'Arusha. Ce dernier tira lui aussi habilement avantage de la situation. Son propre adversaire, le colosse au cimeterre, n'avait pu s'empecher de jeter un coup d'oeil sur le combat d'à coté. Lui resta stupéfait par la passe de l'éventail. Arusha n'hésita pas. En une seule fente, il perça son adversaire à la frontière entre els yeux et le front, là où la chair est la plus sensible. L'orc garda ses yeux surpris et s'effondra à son tour sur la table avec la théière, brisant le verre fin.

Désormais, tout était fini. Les trois attaquants étaient morts. Halysia se releva, le visage strié de larmes séchées, et défroissa sa robe. De son coté, Arusha ne put s'empecher d'observer le sac à dos que les ennemis portaient sur leurs épaules. D'un geste de l'épée, il l'ouvrit. Une gigantesque toile en sortit, reliées par des tiges en nerf de boeuf. Un parachute. L'ambassadeur des havres, qui n'avait jamais rien vu de pareil, se tourna vers Amaurea, les yeux incrédules:

-Qu'est-ce encore que cette diablerie ? D'où venaient ces brutes, que voulaient-ils ?

C'est alors que des bruits de pas se firent entendre. Arusha porta la main à la garde de son épée, mais ses craintes étaient injustifiées: ce fut un soldat dùnedain qui passa le pas de la porte. Sans casque, l'épée ensanglantée et présentant les marques de la bataille, il s'agenouilla devant l'ambassadeur:

-Seigneur, la ville est attaquée ! Des serviteurs des ténèbres ont surgi du ciel et sont en train de nous déborder ! L'hotel du seigneur Aelfwine est déjà encerclé...

-Que dis-tu là ! Vite, il n'y a pas un instand à perdre !

Non seulement tous les autres invités à la réception se retrouveraient pris au piège, mais l'hotel privé d'Aelfwine occupait une place stratégique: si il tombait, les assaillants pourraient s'élancer à l'assaut des autres quartiers des Havres.

Arusha se tourna, les yeux inquiets, vers Amaurea:

-Ma dame, vous avez prouvé que vous savez très bien vous battre, et je me doute que vous etes très habile au maniement de l'arc, à l'instar de votre père, Legolas. Prenez vite vos armes, nous allons rassembler cinquante hommes pour délivrer Aelfwine et les autres !